Montréal, le 13 février 2025 – L’industrie de l’aluminium représente un des principaux piliers de l’économie du Québec avec environ 40 000 emplois dans l’ensemble de la filière. Avec l’application des tarifs douaniers par les États-Unis, il est important de réagir dès maintenant pour la suite des choses. Les différents paliers gouvernementaux, que ce soit le fédéral, les provinces ou encore les municipalités, ont préparé une série de répliques et sont déjà à pied d’œuvre pour mettre en place les mesures appropriées pour appuyer les entreprises et les travailleurs.
Parmi les actions porteuses pouvant être mises en place rapidement nous voulons attirer l’attention sur quatre enjeux prioritaires qui auraient un impact significatif sur la préservation et possiblement la création d’emplois dans la filière aluminium du Québec:
1. L’envoi, par les différents ordres de gouvernement, d’une directive claire et sans équivoque visant à prioriser les achats locaux de biens et services qui s’applique autant aux niveaux fédéral, provincial et municipal qu’aux sociétés d’état ou parapubliques. Par achats locaux, nous entendons les biens et services ayant un contenu majoritairement réalisé localement. (à cet effet nous sommes solidaires du communiqué émis par les grappes industrielles du Québec sur ce point);
2. la mise en place de mesures d’appui à l’amélioration de la productivité des entreprises manufacturières du Québec qui, malheureusement, sont en queue de peloton en Amérique du Nord;
3. la mise en place de mesures d’appui au développement de nouveaux marchés autant en termes d’utilisation novatrice de l’aluminium que de diversification géographique;
4. la réduction de la dépendance externe du Québec et du Canada en termes d’approvisionnement pour leur chaîne de valeur de la transformation de l’aluminium en développant une plus grande autonomie locale.
Trop souvent, la logique du plus bas soumissionnaire mène à des décisions qui, bien qu’économiquement avantageuses à court terme, fragilisent nos entreprises locales et compromettent notre autonomie industrielle. Privilégier des critères axés sur la qualité, l’innovation et l’impact économique à long terme permettrait de garantir des retombées durables pour notre économie et de soutenir les travailleurs québécois.
Améliorer la productivité des entreprises du Québec est un investissement payant et structurant pour le Québec afin d’améliorer notre positionnement sur différents marchés de plus en plus compétitifs et cela permet de faire face aux enjeux de disponibilité de la main-d’œuvre.
Développer de nouveaux marchés géographiques ou des nouvelles utilisations de l’aluminium permettra aux entreprises du Québec de mieux gérer leurs risques commerciaux et de ne pas tout miser sur un seul marché.
Le Québec et le Canada sont fortement dépendants de fournisseurs externes pour l’approvisionnement de produits d’aluminium qu’ils transforment et sont à la merci de conflits commerciaux qui peuvent résulter de mesures tarifaires importantes sur des importations de produits qui ne sont pas disponibles localement. Il faut repenser notre chaîne de valeur et la rendre plus autonome.
Notre proximité et nos rôles complémentaires pour l’important secteur de l’aluminium du Québec nous positionnent très bien pour aider les différents paliers gouvernementaux à mettre en place de telles décisions porteuses et créatrices de richesse pour le Québec et l’ensemble du Canada notamment parce qu’elles donneraient l’impulsion nécessaire pour l’adoption d’innovations qui contribuent à augmenter l’efficacité. À ce propos, nous proposons la création d’un groupe de travail.
De même, pour alimenter ce groupe de travail, nous aimerions cumuler les impacts des tarifs sur les entreprises transformatrices d’aluminium (perte de contrats, suppression d’emplois) de sorte à les appuyer dans cette crise. À cet effet, nous invitons les entreprises de l’écosystème de l’aluminium à faire part de leurs impacts auprès des signataires de ce communiqué. En revanche, les signataires s’engagent à promouvoir auprès entreprises de l’industrie, des occasions d’achats publics locaux qui pourraient être d’intérêt pour elles.
Ensemble, travaillons pour une économie locale, durable et à faible empreinte carbone. Et nous sommes mobilisés pour y arriver.
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Sources :
François Racine | Président-directeur général d'AluQuébec
Paulyne Cadieux | Directrice générale du Réseau Trans-Al
Lilianne Savard | Directrice générale de la SVA
Gilles Déry | Président-directeur général, CQRDA