LETTRE OUVERTE : Des passerelles en aluminium au SLSJ?

9 septembre 2022

AluQuébec, le CQRDA, le Réseau Trans-Al, le Créneau d'excellence en transformation d'aluminium et la Société de la Vallée de l'aluminium  soutiennent que la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean (SLSJ) devrait opter pour l’aluminium dans la construction de passerelles. Cinq raisons appuient cette affirmation.

1) Durée de vie – La région peut s’enorgueillir de posséder le premier pont autoroutier en aluminium au monde. Le pont d’Arvida a célébré ses 72 ans cette année et grâce à cette structure, nous savons que la durée de vie d’un pont ou d’une passerelle en aluminium est d’au minimum 75 ans.

2) Frais d’entretien – L’aluminium résiste d’une façon remarquable à la corrosion atmosphérique grâce à une couche d’alumine qui se forme naturellement à la surface. Si cette couche protectrice est enlevée, elle se reformera automatiquement en quelques heures seulement, protégeant à nouveau les composants de la structure. Ainsi, advenant la présence de graffitis sur une structure, il suffit de sabler la surface pour les retirer et la couche protectrice contre la corrosion se reformera seule. En comparaison avec la surface d’un élément en acier peint qui serait égratigné et dont aucune réparation n’aurait été effectuée, la corrosion progressera sans s’arrêter.

La plus vieille passerelle en aluminium répertoriée au Québec a été installée en 1985 dans le parc de la Jacques-Cartier. Le propriétaire de l’ouvrage, la Sépaq, a confirmé à AluQuébec que les seuls frais d’entretien au cours de ces 37 dernières années sont liés au remplacement du platelage de bois. La structure d’aluminium est intacte; aucune corrosion ou dégradation n’ont été notées.

3) Région productrice – Il est bien connu qu’une grande partie de l’aluminium primaire québécois est produite dans la région du SLSJ. La région est également reconnue pour son industrie forestière. Ce faisant, construire une passerelle en aluminium/bois favorise l’industrie locale.

4) Transformateurs – Le Québec compte près de 1800 entreprises transformatrices situées dans plusieurs régions de la province, dont celle du SLSJ.

La production de passerelles en aluminium est donc facilement envisageable au SLSJ, tant pour la production et la fourniture de pièces d’extrusion, grâce à une ligne d’extrusion unique et un centre de soudure par friction malaxage pouvant produire et fournir les pièces requises. Elle possède aussi une expertise reconnue dans la fabrication et l’installation des passerelles, favorisant ici encore l’industrie locale.

5) Savoir-faire – AluQuébec a répertorié quelque 50 passerelles fabriquées avec l’aluminium au Québec et ce, de toutes formes, de différentes longueurs et avec des platelages en bois et aluminium (comme la passerelle d’Alma). Les bureaux de génie-conseil québécois sont donc en mesure de concevoir des passerelles durables en aluminium en se basant sur la norme CAN/CSA S6 (Code canadien sur les ponts routiers), dont le chapitre 17 est consacré à la conception avec ce matériau.

Ainsi, il est non seulement possible de concevoir et de fabriquer des passerelles en aluminium, mais que leurs coûts ne seront pas plus élevés que pour des passerelles en acier. On peut même affirmer que, sur une période de 75 ans, une passerelle en aluminium coûtera moins cher que l’acier, en plus de posséder une empreinte environnementale plus faible.

Nous croyons donc qu’il est souhaitable que les donneurs d’ordres du SLSJ incluent un scénario en aluminium à leurs appels d’offres pour la fabrication de passerelles. Dans le cas où une solution en acier est proposée avec celle en aluminium, une analyse des coûts d’entretien sur 75 ans devrait être exigée pour les solutions acier vs aluminium, afin que les donneurs d’ouvrage puissent prendre des décisions éclairées.

Enfin, rappelons qu’AluQuébec a mis en ligne un document interactif pour aider les donneurs d’ordres dans la rédaction de devis de performance de passerelles en aluminium. Nous sommes disponibles pour faciliter leurs démarches de transition de l’acier vers l’aluminium.

François Racine
Président-directeur général
AluQuébec

Mario Fafard, ing. Ph.D.
Professeur en structure retraité
Consultant pour AluQuébec

Lilianne Savard
Directrice générale de la Société de la vallée de l’aluminium
Directrice du Créneau d’excellence en transformation d’aluminium

Paulyne Cadieux, ing, M.Sc.A.
Directrice générale
Réseau Trans-Al

Gilles Déry, M.Sc.
Président-directeur général
CQRDA